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Czasopismo Synergies Pologne

Appel contributions pour le n 17/2020

Calendrier :

  • 30 novembre 2020 : remise des articles
  • 31  decembre 2020 : évaluation des articles
  • 15 janvier 2021 : modification des articles
  • 31 janvier 2021 : évaluation des modifications et avis de la Rédaction

 

Ces dernières années, l’extraction d’opinions dans les textes s’est beaucoup développée et surtout depuis l’expansion du web social (Facebook, Twitter, etc.) qui permet aux internautes de manifester leurs opinions. L’ironie en est reine. Kerbrat Orecchioni souligne que « l’ironie est de tous les tropes celui qui nage le plus volontiers dans les eaux troubles de l’ambiguïté. […] Le sens dérivé dans l’ironie ôte toute pertinence au sens littéral : le principal intérêt de ce trope réside dans le brouillage sémantique et l’incertitude interprétative qu’il institue » (1986, p. 105). L’ironie joue donc sur l’implicite : le destinataire doit percevoir, savoir lire entre les lignes, pour comprendre que le locuteur pense le contraire de ce qu’il dit. La complexité de ce trope constitue un vrai défi pour la détection automatique. L’extraction automatique de l’ironie demande de délimiter et de définir linguistiquement ce trope.

En effet, certaines propriétés des langues naturelles constituent des obstacles au traitement automatique (inférence, figement, polysémie, etc.). Ces obstacles montrent que le langage n’est pas réductible à une machine et qu’une machine n’est pas encore susceptible de régler complètement les problèmes de modélisation du comportement humain, notamment du comportement langagier. Traiter du langage chez l’homme est un vaste projet se trouvant à l’intersection de plusieurs disciplines, sciences sociales, neurosciences, anthropologie, communication, etc. La complexité des langues naturelles, associée à la complexité du langage humain amène inévitablement à une difficulté de modélisation. Le langage figuratif pose ainsi de nombreux problèmes. Ce type de langage attribue au sens propre des énoncés des sens supplémentaires. Le lecteur ou l’interlocuteur doit donc découvrir voire déchiffrer la véritable signification. Le langage figuratif est un déplacement du sens : il superpose au sens propre des énoncés une ou plusieurs couches de sens supplémentaires, phénomène qu’on peut illustrer entre autres par l’ironie, le sarcasme, l’humour, la métaphore ou encore les jeux de mots.

Le problème de la réception et de l’interprétation est intensifié dans le cas de l’ironie. L’ironie est caractérisée par son ambiguïté et par le risque d’échec de la communication qui lui est inhérent. Or les conséquences sont importantes dans la mesure où ce qui est compris est alors le contraire de ce qu’il aurait fallu comprendre. Cette difficulté existe dans le cadre de la communication orale, malgré les nombreux signaux explicites et univoques (ton, gestes, etc.) que le locuteur peut employer pour marquer le caractère décalé de ses propos. Dans la communication écrite, l’usage de l’ironie est encore plus périlleux. Mais qu’en est-il lorsqu’elle touche la communication bien spécifique des réseaux sociaux. Les codes d’écriture sont bien différents de ceux que l’on peut trouver dans la littérature traditionnelle (poésie, roman, etc.). Quels sont les procédés linguistiques français/polonais de l’ironie ? Comment peut-on l’extraire automatiquement ?

Il existe une importante littérature sur l’ironie, tant dans la tradition rhétorique que dans les études de stylistique littéraire, sans compter les écrits dans les domaines philosophiques et psychologiques. L’ironie a fait l’objet de nombreuses études depuis Aristote ; récemment, les analyses pragmatiques (Berrendonner, 1981 ; Kerbrat-Orecchioni, 1980) ont apporté des éclairages intéressants. Malgré la justesse de ces études, l’ironie reste un phénomène complexe dont la définition est loin d’être consensuelle.

Seront donc attendus les articles visant à analyser la problématique annoncée selon plusieurs axes de la linguistique théorique et appliquée, sans que les thèmes proposés ci-dessous soient restrictifs :

  • Ironie et TAL
  • Ironie et linguistique
  • Ironie et traduction
  • Dimension rhétorique de l’ironie
  • Rapports entre ironie et genres de discours

 

Bibliographie indicative


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Auteurs de la proposition :

Niziolek, Malgorzata (Université Pédagogique de Cracovie, Pologne)

Grezka, Aude (CNRS/Université Sorbonne Paris Nord, Laboratoire LIPN, France)

 

 

Langue :

Les articles doivent être rédigés en français, en polonais ou en anglais.